Cher Journal,
C'est le dernier titre que je partage de cet EP. C'est un des rares où je n'ai pas pris la guitare pour composer. J'ai pris une mandoline qui traînait chez moi. Tu verras, ça sonne un peu comme un ukulele, j'ai bien aimé. En ce qui concerne les paroles, je te laisse te les approprier comme tu veux. Je voulais parler de ma voix surtout.
Tu verras, je chante pas super bien. C'est d'ailleurs souvent ça qui m'a freiné dans mes différents projets musicaux: j’ai commencé par faire de la musique sans paroles (mais ça me plaisait pas trop) et des poèmes sans musique. Comme je chante pas très bien, j'ai jamais osé prendre le micro et chanter mes textes. Ça a été long de me dire que c était pas grave si je chantais pas très bien, que ce qui comptait c'était la sincérité (“3 accords et la vérité”, c'est ce qu'ils disent dans la série Nashville : apparemment c'est la conception de la musique des cowboys, j'aime bien l'idée). J'aimais écrire des chansons, écrire mes histoires et j'avais envie de les chanter ça suffirait bien. J'ai d'abord écrit en anglais, c'était comme enfiler ma plus belle perruque (littéralement), un personnage, c'était plus simple d'assumer. La plupart des artistes (en tout cas celleux que je connais) ont du mal à assumer une certaine légitimité. Mais j'aime bien me souvenir d'un bout de texte de Rainer Maria Rilke que j'ai découvert dans Sister Act 2 (on a les références qu’on mérite…) Soeur Mary Clarence dit à Rita Diva La Bêcheuse (aka Lauryn Hill): “Si quand tu te lèves le matin, la seule chose que tu as envie de faire c’est de chanter, alors t'es une chanteuse, tout simplement”
J'ai mis du temps avant de me dire que si j'écris des chansons, alors je suis auteurice compositeurice. Et encore plus à me dire interprète. Mais après tout, si c’est la seule chose à laquelle je pense quand je me lève le matin... Après l'anglais, je suis passé·e au français et même si ça a été difficile au début, je savais que pour pouvoir toucher les gens et raconter des histoires personnelles, raconter mes émotions dans toutes leurs dimensions, je ne pouvais que le faire dans ma langue. Alors j'ai posé la perruque, au sens propre comme au sens figuré, et c'est comme ça que les premiers titres sont nés. Les quatre démos de cet EP. Au revoir la perruque, au revoir les productions, je me démasque.
J'espère que ces titres vous toucheront, ou que vous aimerez même juste un peu. Que mes fausses notes ne vous dérangeront pas trop et que vous y verrez simplement la marque de ma sincérité brute. Je suis pas Mariah Carey (même si je suis une elusive chanteuse comme elle tmtc) mais je suis moi et j'espère que ce sera suffisant. Merci d'avoir pris le temps de me lire et de m'écouter. C’est la fin de cet épisode, mais pas la fin de cette newsletter. D'autres choses arriveront probablement (des choses écrites, des choses chantées) hors du tempo compliqué imposé par les réseaux sociaux. Alors j'espère que vous resterez abonné·es pour qu'on ne perde pas le fil de notre conversation.
xoxo
cécilia.
Paroles
Je t’ai donné mon coeur
Et tu m’as fait peur
Une grande flaque d’eau
J’ai crié c’est trop tôt
Tout te semble
Un peu trop gros
J’ai compris
Je promets
On partage un même fardeau
Si c’est dur, je le sais
J’y croirais pour nous deux
Viendra le temps du feu
Plié le temps, compter les heures
Réparer les erreurs
J’aimerais dire: ça va aller
et qu’après, ce sera mieux
Qu’il vaut bien mieux continuer
C’est pas nous c’était eux
J’ai crié
Dans les vagues
Fait comme si je savais
Un sillon dans le sable
Une vague l’emportait
Ecrit et composé par Cecilia.
Instruments & voix: Cecilia